Pourquoi Megaman X est-il le meilleur jeu de toute l’histoire du jeu vidéo ?
Fin psychologue et anthropologue né, Keiji INAFUNE matérialise en 1987 le fantasme de tout individu normalement constitué, à savoir : détruire des légions de robots kawaii à l’aide d’un canon greffé sur le bras. Non content de cette performance, il va plus loin et explore les désirs les plus profonds des formes de vie intelligentes peuplant notre univers en développant l’évolution de “Rockman” qu’il canonisera en 1993 sous le nom extraordinairement original de “Rockman X”.
Quelques jours après sa sortie, on se rendra compte que jouer à ce jeu permet de réduire considérablement le temps de sommeil. On observera également chez les joueurs une augmentation considérable de la taille des poches sous les yeux, et l’apparition d’un sourire benêt en toute circonstance restant jusqu’à 72h après avoir éteint la console.
Un relloking très éficace du Blue Bomber de Capcom
Après avoir produit 8 épisodes de Megaman (Nom de la licence en dehors du Japon) sur NES, Capcom nous présente en 1993 (1994 en europe) la suite des aventures du Blue Bomber sur la non moins célèbre 16bits de Nintendo.
Se déroulant chronologiquement environ 100ans après la saga Megaman (la date du scénario comporte des "xxx"), ce jeu met justement en scène “X”. Un cyborg également créé par le docteur Light. Lors d’une attaque sur la ville, X tente de défendre les civils contre cette étrange menace. En dire plus sur le scénario relèverait du spoil, je n’ajouterai donc rien si ce n’est que de nouveaux personnages récurrents font leur apparition comme le bien nommé Zero, qui est juste le cyborg le plus charismatique jamais vu à ce jour.
Dès les premieres secondes de jeu, Capcom annonce la couleur et en met plein la vue.
Là où le studio nippon aurait pu se contenter d’une simple amélioration graphique grâce au hardware bien plus puissant de la Super NES, quelques petits détails transformeront totalement l’expérience de jeu déjà vécue sur la 8 bits de Nintendo.
En effet, dans un premier temps, le jeu conserve la trame déjà connue des joueurs. Après avoir traversé un premier stage permettant de se familiariser avec le gameplay, il faudra venir à bout de 8 stages et de leurs boss respectifs avant de s’aventurer dans la base de l’éminence grise responsable de tout ce chaos. Une fois le premier stage terminé, l’ordre de passage dans les 8 zones est toujours à la libre appréciation du joueur. Les stages sont sublimes et à la fin de chacun d’entre eux, un boss attend sagement de se faire défoncer dans une salle dédiée, ce qui vous permettra de récupérer son arme. Une fois collectée, cette dernière se révélera très efficace contre un autre boss et trouver le bon ordre de passage dans chaque zone représente une recherche toujours aussi agréable et nécessaire si l’on veut venir à bout du traditionnel marathon précédant l’affrontement avec le boss final. En effet, à la fin d’un Megaman, l’usage veut que l’on traverse une salle afin d’affronter tous les boss du jeu à la suite avant d’accéder au Boss Ultime.
Des boss toujours aussi nombreux et haut en couleurs, qui vous donneront du fil a retordre.
A cela viennent s’ajouter quelques éléments à commencer par celui qui saute aux yeux : les capacités de X. Ce dernier est capable, entre autre choses, de charger son buster pour concentrer la puissance de son tir plutôt que de tirer en rafale. La charge du buster possède ainsi deux niveaux de puissance que l’on gère en laissant le bouton du shot enfoncé plus ou moins longtemps (idéal pour les boss ne laissant apparaître leur point faible que quelques secondes). X peut également, tel le Spiderman du pauvre, se laisser glisser le long des murs et effectuer des sauts en s’appuyant sur ces derniers. Cette technique du "Wall Kick" permettra aux level-designers de s’amuser à nous concocter des zones remplies de recoins à explorer pour y dénicher de nombreuses surprises.
Les capacités de X donnent une toute autre dimension aux phases de combats et d'exploration.
De nombreuses upgrades seront donc disponibles pour booster les capacités de X (comme s’il n’était pas déjà assez craqué comme ça), à commencer par les pièces d’armure. Ces dernières sont au nombre de 4 et certaines d’entre elles vous seront indispensables pour finir le jeu à 100% (n'essayez même pas sans : même en TAS, c’est impossible).
Ces pièces d’armure se trouvent dans des pods plus ou moins difficiles à dénicher, où apparaît un hologramme du Dr Light (créateur de X, mort depuis très longtemps). Ce dernier s’adresse alors à X, tel un notaire lisant un testament, et lui présente l’upgrade ainsi que son fonctionnement. Ces dernières confèrent à X quelques aptitudes qui lui rendront la progression dans les stages bien plus facile, ainsi que l'accès à certaines salles inaccessibles. Ainsi, les bottes lui permettront de faire un grand dash au sol, le plastron amoindrira les dégâts reçus de 50%, le casque lui permettra de détruire certains blocs avec sa tête comme notre bien aimé plombier moustachu, et le X-Buster vous conférera la capacité de charger votre tir à un 3ème niveau de puissance. Cette dernière upgrade vous donnera également la capacité d’utiliser cette super attaque avec chacune des armes spéciales récupérées sur les boss. Ainsi, certaines armes savamment utilisées vous permettront alors d’en découdre rapidement avec les boss, ou tout simplement de faire le ménage dans une salle en un clin d’oeil.
L'uprade des bottes est incontournable, le pod se trouvant en plein millieu du chemin menant au boss.
Détail intéressant s’il en est, il est possible de retraverser des zones déjà terminées. Si les boss ne reviennent pas à la vie pour autant, cela vous donnera la possibilité de revenir plus tard dans un stage pour accéder à de nouvelles salles avec l’upgrade ou l’arme adéquate.
En fouillant bien les différents niveaux, vous aurez la possibilité de récupérer des cristaux augmentant la taille de votre barre de vie ainsi que des conteneurs stockant l’énergie ramassée quand votre santé est au max. L’utilisation de ces conteneurs pouvant se faire à n’importe quel moment en accédant à votre inventaire, cela facilite grandement la progression dans les niveaux les plus difficiles ainsi que les affrontements contre certains boss.
Cet item est le plus cheaté du jeu car, les ennemis étant extrêmement nombreux et repopant à l’infini, il est aisé de remplir tous vos conteneurs très rapidement en jouant un peu avec le scrolling. De plus, 4 conteneurs sont disséminés dans le jeu, ce qui vous permettra de vous assurer un bon filet de sécurité pour peu que vous preniez le temps de bien ratisser chaque niveau.
Un conteneur d'énergie bien caché et un des cristaux vous permettant d'upgrader votre barre de vie.
En ce qui concerne les décors des zones, les adeptes de la perfect save ayant refait le jeu plusieurs fois, auront sans doute remarqué que, suivant l’ordre de sélection des stages (et donc des boss vaincus), certains décors se verront transformés, rendant la progression plus simple ou permettant d’explorer certaines zones inaccessibles. Panne électrique chez Spark Mandrill, coulées de lave solidifiées et rendues inoffensives chez Flame Mammoth, inondation chez Sting Chameleon, etc.
Une progression savamment réfléchie vous permettra donc de ratisser de fond en comble les stages de façon à récupérer l’ensemble des bonus du jeu, transformant petit à petit X en véritable arme de destruction massive.
A ce sujet, le fait que X puisse utiliser le technique du Hadoken n’est pas une légende urbaine. En effet, dans le stage de Armored Armadillo, il est possible en remplissant certaines conditions de faire apparaître un 5ème pod pour upgrader X. Le Dr Light apparaît alors en tenue de Ryu afin d’apprendre à X, tel un mentor à son disciple, cette technique empruntée au célèbre karatéka de Capcom.
Une fois la manipulation réalisée (si vous ne la connaissez pas, franchement, on ne peut plus rien pour vous), X lance de la même manière que Ryu un projectile qui détruit n’importe quel ennemi en un seul coup, ce qui inclut également les boss (oui, vous avez bien lu).
Cependant, le dernier boss possedant plusieurs formes (et donc plusieurs barres de vie), plusieurs Hadoken vous seront nécéssaire pour en venir à bout.
Pour réaliser un Hadoken, X doit être en possesion de sa barre de vie remplie remplie au maximum.
Poussant la référence jusqu'au bout, X se paie le luxe de prononcer le nom de l'attaque.
Je ne révélerai ici, ni les emplacements des items, ni la soluce pour obtenir le Hadoken. Cela gâcherait 50% de l'intérêt de ce jeu qui est avant tout basé sur l’exploration et la progression par l’échec en ce qui concerne l’affrontement des nombreux boss.
Mais comme je suis magnanime, je vous donne quand même un lien vers un site qui vous permettra d’obtenir TOUS les renseignements que vous désirez sur Megaman X, ainsi que bien d’autres choses : ça se passe ici.
Des stages tous plus sublimes les uns que les autres
La musique quant à elle n’était pas en reste, ce qui ne sera pas une grande surprise. Ainsi, Megaman X nous plongera au coeur de l'action grâce à une bande-son très rythmée surfant sur des rythmes rock avec quelques écarts vers le jazz et d’autres influences musicales. Ce choix s'accordera à merveille avec le gameplay très nerveux du soft.
Souvent à pieds, X peut également molester ses ennemis aux commandes d'un Mecha de combat.
Beaucoup de suites verront le jour et chacune d’entre elle verra sa difficulté augmentée d’un cran, jusqu’à décourager la plupart des joueurs à partir du MMX5.
Célèbre autant pour sa difficulté que pour la qualité de sa réalisation, Megaman X sera le premier épisode d’une saga qui évoluera tranquillement de son coté, d’autres spin-off de la licence Megaman sortant également en parallèle.
Mais ça, c’est une autre histoire...